Résumé :
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La médecine devient mortellement ennuyeuse, redoutablement scientifique et dangereusement marchandisée. Il lui arrive de jouer aux dés avec les conséquences humaines et psychiques de ses prouesses techniques. Sans cesser d'admirer sa marche triomphale vers le progrès et son efficacité, il s'agit pour les auteurs de traquer l'inconscient et l'infantile partout où ces registres de l'humain sont aux commandes, c'est-à-dire aussi bien dans la demande du malade que dans l'effort du soignant. Comment rendre vivant et concret les effets d'inconscient aux oreilles des étudiants en médecine et des autres " sciences de la santé ", alors que l'ensemble de leur formation les écrase de savoir et de l'idée de la maîtrise possible ? Pourquoi devient-on médecin et comment les idéaux qui avaient orienté le candidat résistent-ils aux stages et à la formation technoscientifique ? L'enjeu est de montrer à quel point la relation est au cur même de la pratique des métiers du soin. Elle est au centre, elle est déterminante, elle est un levier thérapeutique formidable. Elle peut aussi produire des effets toxiques, négatifs ou pervers. Cet enjeu, pourtant primordial et d'importance quotidienne, est largement méconnu par la plupart des acteurs sous l'effet de l'évolution scientifique de la médecine, comme si cela impliquait de nier la part de relation et de subjectivité à l'uvre dans l'exercice des métiers du soin.
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