Résumé :
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Comment distinguer l'ennui occasionnel, les temps morts de la vie quotidienne, et une forme plus essentielle d'ennui qui nous renvoie à la charge de notre existence, ses pesanteurs et ses aspirations ? Un ennui subi, cet état de tristesse, de lassitude et de dégoût qui caractérise l'acédie, et un ennui plus volontaire, "l'art de bailler sa vie" des romantiques ? Certains, comme Oblomov - le célèbre personnage de Gontcharov -, préfèrent l'exception d'un destin retiré du monde au lieu de se perdre dans de communes et vaines agitations : plutôt ne rien faire que faire comme tout le monde. "L'oblomovtchina" définit ce choix orgueilleux de l'inaction. A l'inverse, la fuite tout aussi délibérée de l'ennui dans le divertissement ne permet plus de prendre la mesure de nos désirs et des perspectives réelles de changements. Les enfants, souvent gavés d'activités et d'images, perdent avec l'occasion de l'ennui, la possibilité d'élaborer rêves et promesses, et d'éprouver cette impatience du lendemain et d'une présence à conquérir. Pour rendre compte de l'Ennui, quatre articles : du bon usage de l'ennui en éducation ; le gris de l'existence ; l'acédie ; Oblomov et Bartleby ou l'ennui volontaire.
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