Résumé :
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Selon l'auteur, intervenant dans une école de travail social de Montréal, le système de la santé et des services sociaux du Québec a dorénavant le pied droit dans un "marché public-privé" doté principalement d'une idéologie marchande, et avec laquelle les létablissements sont invités à jouer le jeu de la concurrence territorialisée avec d'autres acteurs. Cette fois ci, l'état ne justifie pas son autorité par la protection qu'il procure aux citoyens contre les aléas du marché, comme a pu le faire l'Etat providence, mais sur l'officialisation de la peur engendrée par une panoplie de risques de santé publique qu'il s'agisse de santé physique ou de problèmes sociaux souvent indifférenciés dans leur spécificité ontologique (grippe, obésité, maladies cardiovasculaires, cancers, troubles du comportement, décrochage scolaire, transmission intergénérationnelle de la pauvreté, les inégalités sociales de santé, les exclusions, etc). La façon même de nommer les différentes visées des programmes d'intervention s'est transformée en injonctions prescriptives d'objectifs et de résultats.
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