Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA R0xB798l. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : Malgré des premiers rapports sexuels bien protégés et une croissance de l'offre de contraception médicale, on observe en France depuis une quinzaine d'années une augmentation des interruptions volontaires de grossesse (IVG) chez les jeunes. Ces échecs contraceptifs peuvent traduire, surtout dans les premiers temps de son utilisation, une moindre efficacité du préservatif par rapport à la pilule et l'absence d'un relais contraceptif au moment de l'arrêt de l'utilisation du préservatif. Les conditions d'arrêt du préservatif, encore largement méconnues à ce jour, sont analysées dans cet article. Méthodes : L'échantillon est composé de 1552 hommes et 1849 femmes de moins de 30 ans, ayant répondu à l'enquête sur le contexte de la sexualité en France. Ces femmes et ces hommes ont été interrogés sur leur premier et dernier partenaire, notamment sur les moyens de contraception utilisés, la durée d'utilisation du préservatif et l'existence d'un relais contraceptif au moment de son abandon. Résultats : Le préservatif, très largement utilisé lors des premiers rapports sexuels, est rapidement abandonné si la relation se poursuit, au profit d'autres méthodes contraceptives médicales, essentiellement la pilule. Toutefois, pour plus d'un homme et d'une femme sur dix qui arrêtent d'utiliser le préservatif au cours du premier trimestre de la première relation, les rapports sexuels ne sont pas protégés des risques de grossesse. Les résultats montrent que le recours à l'IVG est plus fréquent si les hommes et les femmes n'ont pas utilisé de préservatif au début de la relation et si les femmes n'ont pas relayé l'arrêt du préservatif par une autre méthode de contraception. Conclusion : Si les premiers rapports sont aujourd'hui bien protégés avec une forte utilisation du préservatif, le recours plus fréquent à l'IVG des jeunes atteste des échecs contraceptifs nombreux, provenant en partie d'une absence de relais contraceptif au moment de l'abandon du préservatif. Ces résultats interrogent la dichotomie entre un discours préventif du VIH basé sur la promotion du préservatif et les campagnes sur la contraception des grossesses non prévues informant de l'offre contraceptive disponible. Pour pallier cette moindre protection au fil de la relation, on peut se demander s'il ne serait pas nécessaire de promouvoir davantage et ce, dès l'entrée dans la sexualité, le préservatif comme un outil préventif et contraceptif et d'informer les femmes et les hommes de l'offre contraceptive disponible, en particulier sur la contraception d'urgence qui peut pallier les échecs du préservatif.
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