Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS LAR0xpBY. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : En France, malgré son fort déclin depuis les années 80, le travail industriel à domicile persiste. Cependant, même lorsqu'une surveillance en santé au travail est mise en place pour ces salariés à domicile de type industriel, leurs conditions réelles de travail restent inaccessibles au médecin du travail. L'objectif de notre travail était de mieux appréhender les conditions de travail des ouvrières de l'industrie de la maroquinerie travaillant à domicile. Méthode : Durant l'été 2004 nous avons adressé un autoquestionnaire à 46 ouvrières travaillant à domicile pour deux entreprises de maroquinerie. Les données recueillies concernaient l'ancienneté dans le travail, les travaux réalisés, les conditions générales de travail (durée du travail, horaires, lieux de travail...). Une attention particulière était également portée au risque chimique (utilisation de colles, teintures et solvants, nom et quantité des produits utilisés, fractionnement et réétiquetage, stockage des produits à domicile). Résultats : Le taux de participation a été de 84,7% (39/46). Le travail régulier une partie de la nuit (26,3%) ainsi que le travail régulier au cours des week-ends (28,2%) sont assez fréquents. Les ouvrières disposant d'une pièce spécifiquement réservée à l'activité professionnelle sont rares. La plupart de ces ouvrières (26/39) utilisent de la colle, de la teinture et/ou des solvants. Or le plus souvent ces produits sont fractionnés et transvasés dans des flacons de récupération dans l'atelier avant le transport au domicile. L'étiquetage est alors inexistant ou très incomplet. Ce qui explique probablement le manque de connaissance des ouvrières concernant les produits manipulés (plus de la moitié des ouvrières concernées ignore jusqu'au nom d'au moins un des produits qu'elles utilisent). De plus, des comportements à risque d'accident du travail (fumer en travaillant, plus rare manger en travaillant), mais également d'accident domestique (travail en présence d'enfants en bas âge, travail dans le lieu de préparation ou de prise des repas) ont été mis en évidence. Conclusion : La fréquence de la manipulation de produits chimiques mais également du travail de nuit, la méconnaissance des mesures de prévention et l'existence de comportements à risque doivent nous inciter à porter une attention toute particulière à ces ouvrières à domicile du secteur industriel, notamment en matière d'information et de formation. Un rappel des obligations de l'employeur concernant la prévention du risque chimique (fractionnement et réétiquetage) paraît également indispensable.
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