Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par ORSRA I8JJnR0x. Diffusion soumise à autorisation]. De 2008 à fin 2011, une épidémie de rougeole a sévi en Europe. Cette épidémie a particulièrement frappé la France, avec une nette prédominance pour les régions du Sud-Est. Il est reconnu que les populations vivant dans des conditions socio-économiques précaires sont plus exposées aux maladies infectieuses bénéficiant d'une prévention vaccinale. Interpellée par la situation sanitaire et au regard de la situation épidémique nationale et locale et de la vulnérabilité des populations dont elle s'occupe, l'association "Médecins du Monde-Marseille" a décidé de procéder à une campagne de vaccination au sein des populations Roms vivant sur des campements. Méthode : La campagne a été prévue avec deux injections du vaccin trivalent rougeole/oreillons/rubéole à un mois d'intervalle pour tous les jeunes nés depuis 1980 et âgés de plus d'un an, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies. Vingt-quatre terrains ont été sélectionnés. La population cible était estimée à 720 personnes. Chaque site a fait l'objet d'une visite de sensibilisation. Un courrier a été adressé à la préfecture pour l'informer et demander un moratoire sur les expulsions des lieux de vie identifiés. Résultats : Entre le 15 mai et le 15 septembre 2011,326 primo-immunisations ont été réalisées au cours de 34 maraudes, soit 45,3% de la population cible. Sur la même période, la quasi-totalité des terrains ont été expulsés, obligeant les équipes à interrompre la campagne de vaccination. La deuxième injection n'a couvert que 37 personnes. Conclusion : La campagne vaccinale engagée à Marseille auprès des populations Roms s'inscrit dans le contexte d'une épidémie en population générale. Bien que l'autorité ait été avertie de l'action, les expulsions des lieux de vie n'ont pas été interrompues, mettant en évidence les divergences entre enjeux de santé publique et politique sécuritaire. Dans un tel contexte épidémique et en présence de populations particulièrement vulnérables, des actions innovantes doivent être développées en partenariat avec les instances sanitaires. Il s'agit de trouver des modes opératoires qui puissent répondre à l'impératif de protection des populations à risque en cas de crise sanitaire, et de manière plus globale en prévention de routine. (résumé d'auteur).
|