Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS pKO0R0x4. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Examiner les intentions en matière d'alimentation de leur nourrisson de femmes infectées et non-infectées par le VIH ; la pertinence de leur choix en fonction des ressources dont elles disposent à domicile ; et le maintien de ces options une semaine après l'accouchement. Méthodes : Les intentions en matière d'alimentation de leur futur enfant de femmes enceintes ont été confrontées à quatre éléments de ressource facilitant l'utilisation de substituts du lait maternel : eau saine, combustible adéquat, accès à un réfrigérateur et revenus maternels réguliers. Résultats : L'analyse des intentions émises avant l'accouchement par 1253 femmes infectées par le VIH au sujet de l'alimentation de leur nourrisson a donné les résultats suivants : allaitement maternel exclusif 73% ; utilisation de substituts du lait maternel 9% ; pas de décision arrêtée 18%. Parmi les femmes ayant choisi de recourir à une alimentation de substitution, 8% avaient accès aux 4 éléments de ressources précités. Des corrélations indépendantes ont été relevées entre l'intention de donner à l'enfant un substitut du lait maternel et la disponibilité pour la mère d'un approvisionnement en eau saine et celle de revenus réguliers (odds ratio ajusté=1,94, IC à 95%=1,2-3,2 et odds ratio=2,1 ; IC à 95%=1,2-3,5, respectivement). Parmi les femmes infectées par le VIH, la proportion de celles se conformant pendant la première semaine postpartum à l'intention exprimée était notablement plus importante chez les mères ayant prévu de nourrir leur enfant exclusivement au sein que chez celles ayant d'abord opté pour un substitut du lait maternel (allaitement exclusif : 78% ; alimentation de substitution : 42%, p<0,001). Parmi les 1238 femmes non-infectées, 1021 (82%) avaient l'intention de donner exclusivement le sein, 21 (2%) comptaient utiliser un substitut du lait maternel et 193 (16%) n'avaient pas pris de décision. 75% des femmes ayant opté pour l'allaitement exclusif se sont tenues à leur choix après l'accouchement et 11 nourrissons seulement (<1%) n'ont pas reçu de lait maternel. Le nombre de visites anténatales à domicile influait de manière significative sur le maintien de l'option d'alimentation. Conclusion : La plupart des femmes infectées par le VIH ne disposaient pas des ressources permettant une alimentation de substitution sans risque de leur nourrisson et ont choisi l'option la plus appropriée, à savoir l'allaitement exclusif. La proportion de femmes infectées par le VIH respectant leur intention d'alimentation était plus importante chez celles ayant opté pour l'allaitement exclusif que chez celles ayant l'intention de donner un substitut du lait maternel. L'apport de conseils et d'un soutien appropriés permet donc de réduire au minimum la diffusion de pratiques non optimales chez les femmes non-infectées par le VIH.
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