Résumé :
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Le jeu présente de multiples facettes, il peut être mise en scène, échange, expression du corps, jeux d'esprit, d'humour, rire, voire dérision. Il peut aussi être violent, sadique, manipulateur. Adossé à l'engagement de chacun, il aide à dépasser les rapports de pouvoir. Le " faire comme si ", le " faire semblant " permettent alors de laisser le jeu, de décaler, pour faire surgir l'inattendu. Le jeu n'est pas un " plus ", pas " à côté ", il est au cur du soin. Le temps du jeu est une respiration. Pour surgir, le jeu a besoin de temps, de confiance et d'écoute. C'est un espace partagé entre soignant et soigné, pour échanger et être créatifs ensemble. Le jeu, activité spontanée dès l'enfance, permet d'appréhender le réel, pour le penser et le transformer. C'est un espace de liberté qui offre à la fois des modes d'expression et de relation. Le soin est très présent dans les jeux d'enfants : qui n'a jamais joué au docteur ? Dans la relation de soin, le jeu, certes apparemment naïf, permet de faire face aux enjeux de vie ou de mort. Ce qui se joue entre soignant et patient appartient à une scène, construite par les deux partenaires, où il existe une liberté de jeu qu'il est intéressant de reconnaître et d'explorer. Dans la formation des médecins, le jeu permet à l'étudiant d'endosser le rôle et les outils du docteur et, en faisant " comme si ", de s'habituer à la position qu'il devra tenir, en prenant plaisir à la relation qui sous-tend l'échange. Dans le jeu partagé, chacun, soignant et soigné, invente, loin de l'humour en extériorité des salles de garde. L'imprévu, l'incertitude du jeu accompagnent la démarche de soins, avec sa part nécessaire de doute dans la démarche scientifique et l'issue de la maladie.
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