Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS w0bR0xjc. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Le présent travail a consisté à mettre en évidence le comportement de certains salariés du BTP vis-à-vis du risque solaire par un auto-questionnaire rempli par 525 travailleurs dont l'activité professionnelle les exposait aux rayonnements solaires la grande majorité de leur temps. CAREX, la base de données internationale concernant les expositions professionnelles aux agents cancérogènes a identifié les rayonnements solaires comme le premier cancérogène en France avec 1,5 millions de salariés exposés. Le principal but était de sensibiliser les travailleurs au risque solaire dans la mesure où les cancers cutanés dus aux rayonnements ultraviolets ne sont pas reconnus en maladie professionnelle. Seules les dérivés de la houille, certains dérivés du pétrole et l'arsenic et ses composés minéraux sont actuellement reconnus en maladie professionnelle. Résultats : Cinq cent vingt-cinq salariés appartenant à 11 professions différentes ont participé à l'étude, tous de sexe masculin avec un âge moyen de 37 ans (15-65 ans). Quatre-vingts pour cent d'entre eux pensent utiliser une protection adaptée sur leur lieu de travail. Cependant, en détaillant l'interrogatoire, 60% portent un tee-shirt, un pantalon et un chapeau ou une casquette ou un casque de chantier. De plus, il n'est pas précisé la longueur des manches et la fréquence du port de vêtements. La moitié des salariés pratique régulièrement une activité de loisir de plein air, ce qui majore le niveau d'exposition solaire. Soixante-dix pour cent de cette moitié estiment utiliser une protection adaptée pendant leur activité. Huit pour cent utilisent une crème solaire sur les chantiers, en application uni-quotidienne uniquement. Concernant l'exposition solaire de loisir, 25% des salariés s'exposent régulièrement entre 12 et 16 heures et 23% d'entre eux utilisent une crème solaire, d'où une conscience du risque plus grande que sur le lieu de travail. Conclusion : Plus de 90% des salariés étudiés n'utilisent pas toutes les protections solaires nécessaires sur leur lieu de travail. La littérature australienne et anglo-saxonne a démontré des taux d'incidence des carcinomes spino-cellulaires supérieurs chez les travailleurs de plein air et l'utilité des campagnes de prévention solaire sur les lieux de travail pour améliorer les comportements des salariés exposés. Nous ne disposons pas d'étude épidémiologique comportementale française chez les travailleurs de plein air. Nous ne connaissons pas les taux d'incidence de cancers cutanés chez les travailleurs de plein air en France non plus. Cependant, le risque solaire, bien identifié par nos voisins, nous pousse à intégrer ce risque professionnel et à organiser d'ores et déjà une prévention adaptée. Des études complémentaires nous semblent nécessaires afin de sensibiliser, les salariés, les employeurs et les autorités sanitaires pour améliorer la prévention et reconnaître les cancers cutanés en maladie professionnelle.
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