Résumé :
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[BDSP. Notice produite par CREAIORSLR R0xk9987. Diffusion soumise à autorisation]. Les systèmes de financement des soins à long terme en Europe et en Asie sont basés sur les incapacités des usagers. Cela introduit un effet pervers en valorisant de façon indue la perte d'autonomie des usagers. Afin de soutenir les efforts des intervenants et des services en matière de prévention et de réadaptation, des indicateurs permettant de valoriser l'amélioration fonctionnelle doivent être développés. Comme les usagers âgés sont déjà en processus de perte d'autonomie, il est nécessaire de connaître l'évolution naturelle de l'autonomie fonctionnelle pour apprécier la déviation par rapport à cette perte attendue. L'objectif de cette étude est de déterminer la perte annuelle d'autonomie chez des usagers vivant à domicile et en institution. Deux bases de données ont été utilisées : pour le domicile, les 1 235 sujets de plus de 75 ans de l'étude PRISMA ; pour l'institution, les 1 330 usagers de plus de 65 ans d'un centre d'hébergement de Sherbrooke (Québec, Canada). Ces sujets ont été évalués à plusieurs reprises sur une période de plusieurs années au moyen du Système de mesure de l'autonomie fonctionnelle (SMAF). Des analyses de courbes d'évolution (growth analyses) ont permis de définir la perte annuelle selon l'âge, le sexe et le profil d'autonomie initial. À domicile, seul l'âge intervient dans la pente de la perte d'autonomie. La perte annuelle des personnes de 75 à 84 ans peut être estimée à 2,4 points du score SMAF (sur 87) alors que celle des 85 ans et plus est de 3,8 points. En institution, tant le sexe que le profil initial d'autonomie ont une influence sur la perte annuelle. Pour les hommes, elle varie de 0,7 pour les sujets les moins autonomes à 5,2 pour les personnes les plus autonomes. Pour les femmes, ces valeurs varient de 0,2 à 6,6. Une perte inférieure à ces différences de scores devrait être associée à un bonus pour soutenir la formation du personnel, les activités de prévention et de réadaptation ainsi que des activités de soutien à l'autonomie. Une telle stratégie nécessite l'implantation dans les services d'un outil sensible et reproductible comme le SMAF, de même que la disponibilité d'une base de données dans laquelle les évaluations successives des usagers peuvent être reliées entre elles. (R.A.).
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