Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xl88Fl. Diffusion soumise à autorisation]. Contexte : Il y a peu d'études (et il n'y en a eu aucune au Canada) sur le lien entre le tabagisme maternel, la consommation d'alcool et la toxicomanie durant la grossesse et la morbidité néonatale précoce. Méthode : Nous avons analysé les dossiers des naissances vivantes uniques en Alberta, au Canada. Les marqueurs de la morbidité néonatale étaient le score d'Apgar (<7 à 5 minutes post-partum) et les mesures de réanimation (2001-2005, N=191 686), ainsi que les admissions dans les unités de soins néonatals intensifs (2002-2005, N=154 924). Par analyse de régression logistique, nous avons estimé les rapports de cotes (RC) pour la consommation autodéclarée d'alcool ou de drogue et la santé maternelle avant la conception, en rajustant les données selon l'âge de la mère, la parité, l'année et le sexe du foetus. Les RC univariés et les fractions étiologiques du risque ont été calculés avec et sans rajustements pour la sous-notification de la consommation d'alcool et de drogue. Résultats : Le facteur de risque le plus courant était le tabagisme maternel durant la grossesse ; il concernait 20% des mères selon leurs propres déclarations, et ce chiffre pourrait être deux fois plus élevé si l'on tient compte de la sous-notification. Le tabagisme (RC 1,2), la consommation d'alcool (RC 1,2-1,5) et la toxicomanie (RC 1,7-2) de la mère durant la grossesse étaient associés à des risques accrus pour chacun des marqueurs de la morbidité néonatale précoce (p<0,05, compte tenu des covariables). En éliminant le plus courant de ces facteurs de risque (le tabagisme maternel), on préviendrait entre 10 et 15% des trois marqueurs de morbidité néonatale. Les autres facteurs en dossier liés à la santé de la mère avant la conception, malgré certaines associations importantes, n'étaient responsables que d'une petite proportion des cas. Discussion : Nous en concluons que pour prévenir la morbidité néonatale précoce parmi les naissances uniques en Alberta, le contrôle du tabagisme maternel (le plus courant des facteurs de risque potentiellement modifiables) demeure un objectif important.
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