Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS p87R0xEl. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Prédire les variations spatiales au niveau infranational du nombre de personnes infestées par Schistosoma haematobium au Burkina Faso, au Mali et au Niger, avant la mise en place des programmes nationaux de lutte contre la schistosomiase. Méthodes. Nous avons utilisé un jeu de données d'enquête sur le terrain couvrant une zone contiguë de 2750 x 850 km et 26 790 enfants d'âge scolaire (5-14 ans), répartis dans 418 écoles. La prévalence des schistosomiases de forte et de faible intensité, ainsi que les intervalles de crédibilité à 95% associés, ont été prédits à l'aide de modèles géostatistiques bayésiens. Le nombre de personnes infestées a été déterminé à partir de la prévalence prédite et du nombre d'enfants d'age scolaire par km2. Résultats. D'après les prédictions de l'étude, le nombre d'enfants d'âge scolaire atteints d'une schistosomiase de faible intensité serait de 433 268 au Burkina Faso, de 872 328 au Mali et de 580 286 au Niger. S'agissant des enfants fortement infestés, les prédictions donnaient respectivement 416 009 cas pour le Burkina Faso, 511 845 pour le Mali et 254 150 pour le Niger. Les intervalles de crédibilité à 95% étaient larges : par exemple, le nombre moyen de garçons de 10 à 14 ans infestés au Mali était de 140 200 (ICr à 95% : 6200-512 100). Conclusion. Les estimations nationales agrégées masquent d'importantes variations locales : par exemple, la plupart des infestations par Schistosoma haematobium relevées au Niger étaient apparues dans la Vallée du Niger. Les cas d'infestation lourde étaient très fortement regroupés à l'Ouest et au centre du Mali, au Nord-est et au Nord-ouest du Burkina Faso et dans la Vallée du Niger, au Niger. Les populations de ces foyers supportent la plus grande part de la charge de schistosomiase urinaire et doivent être considérées comme prioritaires dans la lutte contre la schistosomiase. Les planificateurs de programmes de lutte contre cette maladie doivent être conscients des incertitudes qui pèsent sur les prédictions de la prévalence et du nombre de personnes infestées.
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