Résumé :
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Un hôpital peut être tenu responsable de la naissance d'un enfant handicapé en raison d'une erreur commise lors de la grossesse précédente et ayant eu des conséquences sur les grossesses ultérieures. En 1990, Mme. M. .., de groupe sanguin A rhésus négatif, à accouché au centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers d'un premier enfant, Simon, de rhésus positif. Lorsque le rhésus de la mère est négatif tandis que celui de l'enfant est positif le plus souvent au moment de l'accouchement, les globules rouges de l'enfant passent dans la circulation sanguine de la mère dont l'organisme secrète alors des anticorps. Aucune difficulté n'apparaît lors de la première grossesse de ce type. C'est lors des grossesses ultérieures que, l'organisme maternel ayant conservé la mémoire immunologique du rhésus positif, la sécrétion d'anticorps se fera de plus en plus tôt après le début de la grossesse et de plus en plus dangereuse pour le ftus s'il est de rhésus positif, ces anticorps détruisant les globules rouges ftaux. Pour prévenir ce type de complications, dès qu'un conflit de groupe sanguin est identifié, c'est-à-dire, en général, dès le premier accouchement d'un enfant dont le rhésus est positif, la mère reçoit au plus tard dans les soixante-douze heures suivant l'accouchement une injection d'anticorps détruisant les globules rouges ftaux susceptibles d'avoir migré dans son sang de manière à inactiver cette mémoire immunologique. Ce n'est malheureusement pas ainsi que les choses se sont passées pour Mme. M. Le rhésus de l'enfant transmis par téléphone à la maternité a été transcrit comme étant négatif, de sorte que l'équipe n'avait pas aucune raison de pratiquer le traitement destiné à prévenir la sensibilisation au rhésus positif.
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