Résumé :
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Que veut dire " percevoir " ? Ou, encore, " représenter " ? Quelle est la situation du " traumatisme " pour le sujet humain qui en est affecté ? Ces questions, suscitées par l'énigme, la souffrance ou le symptôme du sujet, sont aujourd'hui saisies sur deux versants principaux, celui des neurosciences et celui de la psychanalyse. Et l'on se plairait à imaginer que cette double appréhension de phénomènes partiellement superposables se produise de façon non conflictuelle. Chacun sait que ce n'est pas le cas, et que pour une partie au moins des neurosciences et nommément de la psychiatrie neurocognitiviste radicale, il s'agirait tout simplement d'invalider la psychanalyse ou de la renvoyer au domaine des " philosophies de la vie " pour cause de non-scientificité. Ces mises en cause ne sont pas nouvelles, mais leur violence et la forte médiatisation dont elles font l'objet nécessitent plus que jamais des réponses précises et argumentées. Au-delà des polémiques stériles, cet essai montre pourquoi et comment la psychanalyse est venue, dès son origine, proposer une appréhension scientifique du fait mental. La mise en évidence par Freud d'un " appareil psychique ", d'un " appareil psychosexuel " est à la base de la forme de scientificité qui en résulte. L'auteur propose ici une relecture de la genèse et de la structure de cet appareil qui le conduit à formuler des hypothèses nouvelles sur les concepts de perception, de représentation, de pulsion, de traumatisme, mais aussi à envisager les modalités spécifiques d'évaluation de la psychanalyse.
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