Résumé :
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[BDSP. Notice produite par IRDES geR0x1zp. Diffusion soumise à autorisation]. On assiste, depuis plusieurs années, à une montée des débats publics autour de la judiciarisation des soins. De nombreux commentateurs invoquent une "dérive à l'américaine" pour désigner les dangers que cette judiciarisation ferait courir à notre système de santé. Toutefois, les conséquences de l'intervention de la justice sur les pratiques médicales restent très peu explorées par les sciences sociales en France. Cet article a pour objectifs de réinterroger le concept de "médecine défensive" qui irrigue bon nombre de travaux américains portant sur l'impact des procès sur les comportements des médecins et qui rencontre aujourd'hui un certain succès en France, de construire une approche qui permette de dépasser les limites de ces travaux, et de mettre en oeuvre une enquête et d'en évaluer les résultats. Cette enquête a été menée sur deux terrains : la clinique de l'hémophilie et de l'anesthésie-réanimation. Au sein de ces univers contrastés, tant par leur taille, leur mode d'exposition aux procès et leur histoire politique, nous analysons les dynamiques par lesquelles les professionnels de santé ont été confrontés aux procès et y ont réagi, à la fois individuellement et collectivement. (Résumé d'auteur).
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