Résumé :
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[BDSP. Notice produite par InVS JR0xc9jJ. Diffusion soumise à autorisation]. Au 23 août 2005, le ministère de la santé d'Angola rapportait 374 cas (329 décès) de fièvre hémorragique Marburg dont 368 cas dans la province de Uíge située au nord du pays. La riposte à cette épidémie a été mise en place par le Ministère de la Santé avec l'appui d'équipes internationales. La réponse internationale déployée au travers du Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN) de l'Organisation mondiale de la santé a nécessité la participation de plus de 20 organisations partenaires pendant près de six mois. L'ampleur de cette épidémie, la plus grande jamais décrite, illustre la complexité des mesures de contrôle et de leur mise en oeuvre. Comme pour Ebola, ce type d'épidémie est particulièrement traumatisant pour les populations concernées. L'amplification nosocomiale et la nature même des mesures de contrôle à mettre en oeuvre contribuent à détériorer profondément la confiance des populations vis-à-vis des structures de soins et plus généralement le système déployé pour contrôler l'épidémie. La réponse à ces crises sanitaires nécessite donc une approche multidisciplinaire qui, outre les aspects tels que l'identification des cas, la prise en charge médicale et la réduction des infections, doit associer un volet mobilisation sociale dès la mise en place de la réponse. La compréhension du contexte local est en effet indispensable pour élaborer et adapter les messages de prévention et les mesures de contrôle et rendre ces dernières acceptables pour les populations. A l'issue de près de 30 ans de guerre civile, le tissu sanitaire du pays a été durablement déstructuré. Seul, l'Angola aurait difficilement pu faire face à une épidémie de cette ampleur. En l'absence de la mise à disposition de moyens adéquats, cette épidémie aurait pu se propager très rapidement à d'autres provinces angolaises ou aux pays voisins. Cette épidémie, comme d'autres avant elle, illustre l'importance d'appréhender ces crises dans un contexte global et de la nécessité de disposer, au niveau mondial, d'un réseau structuré de réponse aux crises sanitaires internationales. (R.A.).
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