Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSMIP 6Q3fR0x1. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Déterminer le risque de cancer du poumon associé à l'exposition aux produits de désintégration du radon, gaz d'origine naturelle, dans les habitations. Conception : Analyse conjointe des données individuelles de 13 études cas-témoins sur le radon domestique et le cancer du poumon. Contexte : Neuf pays européens. Effectifs - 7 148 cas de cancer du poumon et 14 208 témoins. Mesures principales : Les risques relatifs de cancer du poumon et la concentration du gaz radon dans des habitations occupées au cours des 5 à 34 dernières années mesurée en becquerels (nombre de désintégrations de radon par seconde) par mètre cube (Bq/m3) d'air domestique. Résultats : La concentration moyenne de radon mesurée dans les habitations du groupe témoin était de 97 Bq/m3, dont 11% était>200 et 4% était>400 Bq/m3. Dans les habitations des individus atteints de cancer du poumon, la concentration moyenne était de 104 Bq/m3. Le risque de cancer du poumon augmente de 8,4% (intervalle de confiance à 95% de 3,0% à 15,8%) par accroissement de 100 Bq/m3 de radon mesuré (P=0,0007). Cela correspond à une augmentation de 16% (5% à 31%) par accroissement de 100 Bq/m3 de radon domestique - c'est-à-dire après correction de la dilution induite par les incertitudes aléatoires de la mesure des concentrations en radon. La relation dose/effet semble être linéaire sans seuil minimal et reste significative (P=0,04) lorsque l'analyse se limite aux individus occupant des habitations où la concentration en radon est<200 Bq/m3. L'excès de risque proportionnel ne varie pas de manière significative en fonction de l'étude, de l'âge, du sexe ou des habitudes tabagiques. En l'absence d'autres causes de décès, les risques absolus de cancer du poumon à l'âge de 75 ans aux concentrations habituelles en radon de 0,100 et 400 Bq/m3 sont respectivement d'environ 0,4%, 0,5% et 0,7% pour une personne n'ayant jamais fumé, et environ 25 fois supérieurs (10%, 12% et 16%) pour un fumeur de cigarettes. Conclusions : L'analyse conjointe, mais pas individuelle, de ces études indique que l'exposition au radon domestique présente un risque significatif, en particulier chez les fumeurs et les anciens fumeurs récents, et démontre qu'il est à l'origine d'environ 2% de tous les décès attribuables au cancer en Europe. (R.A.).
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