Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR R0x9854b. Diffusion soumise à autorisation]. Il existe actuellement peu d'information sur l'évolution temporelle des inégalités sociales de mortalité par cause de décès en France. L'objectif de cet article est de décrire les inégalités sociales de mortalité en fonction du niveau d'étude par cause de décès en France et leur évolution temporelle. Les données sont issues de l'échantillon démographique permanent de l'Insee, un échantillon représentatif de 1% de la population française, auquel ont été couplées les causes de décès du CepiDc de l'Inserm. La mortalité a été étudiée sur quatre périodes (1968-1974,1975-1981,1982-1988,1990-1996) parmi les personnes âgées de 30 à 64 ans en fonction du niveau d'études déclaré au recensement en début de chaque période. Les analyses ont été conduites pour la mortalité toutes causes et pour les causes de décès suivantes : tous cancers, cancer du poumon et des voies aérodigestives supérieures (chez les hommes seulement), cancer du sein (chez les femmes seulement), cancer colorectal, autres cancers, maladies cardiovasculaires, cardiopathies ischémiques, maladies cérébrovasculaires, autres maladies cardiovasculaires, causes externes, autres causes de décès. Les inégalités sociales de mortalité ont été quantifiées à l'aide de risques relatifs et d'indices relatifs d'inégalité, qui s'interprètent comme le rapport des taux de mortalité entre ceux ayant le niveau d'études le plus faible et le plus élevé. Les inégalités sociales de mortalité toutes causes ont augmenté chez les hommes (l'indice relatif d'inégalité varie de 1,96 à 2,77 entre la première et la dernière période) et chez les femmes (l'indice relatif d'inégalité varie de 1,87 à 2,53). Les inégalités sociales augmentent pour l'ensemble des causes de décès chez les femmes, et pour les décès par cancer et maladies cardiovasculaires chez les hommes. Le poids de la mortalité par cancer dans la surmortalité des personnes sans diplôme augmente avec le temps, en particulier chez les femmes. Cette étude met en évidence l'importance des inégalités sociales de mortalité en France et leur accroissement au cours du temps pour l'ensemble des causes de décès, à la fois chez les hommes et les femmes. (R.A.).
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