Résumé :
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Fernand Deligny, cet ancien instituteur devenu éducateur, écrivain mort le 18 septembre 1996, dans sa quatre vingt troisième année, combattit la charité et la suffisance des "administratifs petits pontes". Ayant ouvert en 1943, dans le cadre de la prévention de la délinquance juvénile, un foyer dans les vieux quartiers de Lille, il y cultiva la "graine de crapule". Ce dossier est consacré à sa pensée, et à ceux qui ont pris la relève. De publications en colloques, les temps présents montrent que la pensée de Fernand Deligny n'est pas morte et loin s'en faut. Alors que tant d'institutions spécialisées et leurs équipes sont en souffrance, parce que menacées de perdre le sens de ce qui les fait être, l'uvre du poète pédagogue indique encore une direction à prendre aux professionnels des temps présents. Sans salaire et depuis plus de trente ans, Jacques Lin et sa compagne Gisèle Ruiz assurent le fonctionnement de la Magnanerie. Ici pas besoin de citer Deligny ou d'accrocher sa photo au mur tant sa pensée inspire toujours les lieux. A l'époque où la structure créée par Deligny ne recevait aucun subside des pouvoirs publics, ses habitants vivaient de quelques dons, du pain ou des fromages de chèvre vendus au marché et des chariots que Jacques Lin fabriquait à temps perdu. Suit un entretien avec Jean-Pierre Clocher. D'abord moniteur-éducateur, il a essentiellement travaillé auprès des jeunes en difficulté sociale ou délinquants. Il a participé à l'une des rares expériences éducatives réussies construites à partir de la pensée systémique prenant en compte l'environnement global des jeunes accueillis. Aujourd'hui, après des études de troisième cycle en sciences de l'éducation, il est coordonnateur pédagogique moniteur-éducateur à l'Institut Saint-Laurent, un centre de formations en travail social situé à Ecully, près de Lyon. Pour lui "La relation éducative est ce qui nourrit l'enfant et le conduit à être en vie". Il n'est pas sûr que l'uvre de Fernand Deligny et la posture éducative qu'elle traduit soient facilement accessibles aux élèves éducateurs des temps présents. Vingt-quatre élèves moniteurs-éducateurs en ont fait la pénible expérience. Ils ont été confrontés sans préparation à la projection du film : Le moindre geste comme l'avait été bien des années avant eux les spectateurs du festival de Cannes.
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