Résumé :
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Souvent perçu comme monotone, voire ennuyeux, le quotidien est souvent envisagé sous son versant ordinaire, celui des routines, des rites, des habitudes. Succession de moments, il s'inscrit dans un cadre (social, économique). Il va de soi que chacun en a un, en général structuré, quelquefois chaotique. Pour autant le quotidien ne se réduit pas à cette perception première. Il est par exemple le lieu d'articulation de la temporalité, de l'imaginaire, du langage. Il est une mise en tension polaire, singulière et dynamique entre le fermé et l'ouvert, le formel et l'informel, l'organisé et l'inorganisé. Il suppose la concentration sur soi, la mise en scène de soi, la rencontre de l'autre. Il s'avère être non statique mais mise en mouvement "dialectique" entre l'ordinaire et l'évènement (le projet individuel en est une forme). Dit autrement, le quotidien est la signature du sujet dans son rapport au désir. Penser le quotidien n'est pas sans conséquence sur l'approche du travail social. Dans cet ouvrage nous avons insisté sur ce que signifie la pensée du quotidien pour appréhender les internats sociaux-éducatifs et médico-sociaux. Nous avons voulu dire que le quotidien en internat n'est pas "normalement" un quotidien déqualifié. Au contraire c'est un outil essentiel et premier pour travailler avec les usagers. Institutions et travailleurs sociaux sont responsables de la qualité du quotidien des usagers, cette qualité conditionne la réalisation de projets individualisés. Travailler avec les parents d'usagers suppose de se soucier du quotidien partagé avec l'usager. Une démarche d'évaluation de qualité ne saurait s'effectuer sans prendre en considération ce qu'est le quotidien, en particulier celui des usagers. Au-delà des internats, la réflexion concerne aussi le milieu ouvert, voire la vie de chacun.
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