Résumé :
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[BDSP. Notice produite par IRDES HpQR0x41. Diffusion soumise à autorisation]. La publication du DSM-III (Manuel diagnostique de l'American Psychiatric Association, troisième édition, 1980) a été à l'origine d'une révolution dans la psychiatrie américaine. Sa cible la plus évidente était la psychiatrie psychodynamique et le concept de psychonévrose. Cette révolution a déplacé le regard clinique qui s'est détérioré de l'étiologie, des mécanismes et des processus mentaux pour se porter sur les symptômes manifestes. Elle a également redéfini ces symptômes, non plus comme des adaptations polymorphes mais comme des indicateurs de catégories de la classification. La révolution a été entretenue par les succès de la psychiatrie biologique, la popularité grandissante des explications réductionnistes et l'accès à des technologies permettant de remonter des symptômes comportementaux et des états mentaux, tels qu'ils sont décrits par les patients, jusqu'à leurs sources biologiques. Cet article se concentre sur une deuxième révolution, initiée par les développements de la génétique moléculaire et l'accessibilité à la technologie de l'imagerie cérébrale fonctionnelle. A première vue, ces développements semblent prolonger la tendance précédente en conduisant le réductionnisme jusqu'à son niveau biologique le plus fondamental, ce qu'on a appelé le "grand plan moléculaire de la vie" (molecular blueprint of life) ; en outre, ils mettent en cause l'utilité de l' "esprit" comme catégorie construite pour la compréhension et l'explication des troubles psychiatriques. La seconde révolution est en réalité l'occasion de réinviter l'esprit selon des perspectives évolutionnistes. (R.A.).
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