Résumé :
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[BDSP. Notice produite par IRDES aR0xPz7z. Diffusion soumise à autorisation]. Ces derniers années, de nombreux gènes possiblement impliquées dans des maladies mentales ont été découverts. L'annonce, souvent très médiatisée, de ces découvertes, suscite des craintes quant à la "génétisation" de la psychiatrie. A focaliser ainsi l'attention sur les gènes, ne risque-t-on pas d'oublier le caractère complexe des maladies mentales ? D'occulter le rôle des facteurs psychologiques, mais aussi sociaux et environnementaux dans le développement de ces pathologies ? De réduire les sciences de l'esprit à la biologie du cerveau ? De ruiner les efforts de recherche en psychopathologie au profit de celle, plus visible, en génétique ? De privilégier la chasse aux gènes sur le travail difficile de diagnostic et de prise en charge des malades "réels" ? De résumer l'histoire du patient à une simple affaire de défaillance de ses gènes ? Ces questions s'inscrivent dans des débats plus larges sur les dérives et les excès potentiels de la génétique, débats que l'on retrouve dans les sciences sociales. Au coeur de ces débats se trouve une critique du réductionnisme génétique. Ce numéro n'a pas pour objet d'en discuter la pertinence de sa critique. En revanche, il voudrait engager une réflexion sur l'articulation entre les stratégies scientifiques et les attendus ontologiques de la psychiatrie génétique telle qu'elle est travaillée aujourd'hui dans les pratiques. Dans cet éditorial, l'auteur présente les éléments de débats sur ce thème, l'orientation particulière de ce numéro et l'intérêt des divers travaux qui sont exposés dans celui-ci (tirée de l'introduction de l'auteur).
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