Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS Gl8R0xFm. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Analyser la perte précoce de patients par les programmes de traitement antirétroviral (ART) dans les pays à ressources limitées. Méthodes : A partir des données concernant 5491 patients adultes débutant un traitement ART (âge médian : 35 ans, 46% de femmes), dans le cadre de 15 programmes de traitement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud comprenant un suivi de 12 mois et plus, nous avons étudié les facteurs d'absence de suivi après le début du traitement et les nombres de perdus pour le suivi et de décès au cours des 6 premiers mois. Résultats : Globalement, 211 patients (3,8%) n'ont pas eu de suivi, 880 (16,0%) ont été perdus pour le suivi et 141 (2,6%) sont décédés, à la connaissance du programme, dans les 6 premiers mois. La probabilité d'une absence de suivi était plus élevée pendant la période 2003-2004 qu'en 2000 ou dans les années antérieures (odds ratio, OR : 5,06 ; intervalle de confiance à 95%, IC : 1,28-20,0) et il en était de même pour les perdus pour le suivi (ratio de danger, RD : 7,62 ; IC à 95% : 4,55-12,8), mais pas pour le nombre de décès enregistrés (RD : 1,02 ; IC à 95% : 0,44-2,36). Par rapport à une numération des CD4 de référence>=50 cellules/ul, une numération<25 cellules/mul était associée à une plus forte probabilité d'absence de suivi (OR : 2,49 ; IC à 95% : 1,43-4,33), de perte pour le suivi (RD : 1,48 ; IC à 95% : 1,23-1,77) et de décès (RD : 3,34 ; IC à 95% : 2,10-5,30). Par rapport à un traitement gratuit, les programmes fonctionnant avec une tarification à l'acte était associés à une plus grande probabilité d'absence de suivi (OR : 3,71 ; IC à 95% : 0,97-16,05) et à une plus forte mortalité (RD : 4,64 ; IC à 95% : 1,11-19,41). Conclusion : Les pertes précoces de patients sont devenues de plus en plus courantes avec l'élargissement des programmes et sont associées à la tarification à l'acte et à une immunodéficience avancée au départ du traitement. Des mesures pour augmenter au maximum la rétention des patients dans les programmes ART sont nécessaires dans les pays à faibles ressources.
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