Résumé :
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Ils seraient autour de sept mille sur le territoire avec mille cinq cents ou deux mille nouveaux arrivants chaque année. Pas vraiment le genre d'invasion insurmontable pour un pays de soixante-cinq millions d'habitants. Mais dès qu'on entend parler de mineurs isolés étrangers, c'est toujours la même rengaine ; " arrivée massive ", " engorgement ", " saturation ". Derrière cette rhétorique de crise, une mauvaise affaire de gestion. Absents de tel ou tel département, ils sont en surnombre dans tel autre, au point de mettre en péril les services de l'aide sociale à l'enfance (ASE). La solution serait donc de les répartir équitablement. En bon logisticien, l'Etat négocie actuellement avec les Départements un nouveau système de redistribution de ces mineurs afin d'harmoniser leur présence au niveau national. Avant de s'en réjouir, il faudrait demander à Ahmad ce qu'il pense, lui qui a eu l'occasion d'expérimenter le dispositif à la genèse de ce projet. Qu'on entende aussi parler de la maltraitance institutionnelle dont ces enfants font l'objet. A noter dans ce dossier plusieurs témoignages de travailleurs sociaux pris dans les défaillances et les incohérences des systèmes de prises en charge, contraints de mal travailler au point d'en perdre leurs repères. "En miroir de l'isolement des jeunes, l'isolement des travailleurs sociaux" dont rend compte, dans un entretien, Julien Bricaud, éducateur spécialisé, responsable de service auprès de mineurs isolés, étrangers. En conclusion trois questions à Marie Derain, Défenseur des enfants.
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