Résumé :
|
La perception des relations entre travail et santé est approchée à partir de deux types de source, quantitative - l'enquête Sumer - et qualitative - une enquête localisée auprès de soignantes hospitalières et de salariés masculins de la sous-traitance dans l'industrie lourde. Trois grands modèles d'analyse des relations travail/santé sont identifiés : le travail comme facteur délétère mais méconnu, naturalisé ou dénié ; le travail comme opérateur de santé ; le travail comme facteur de sélection par la santé. Ils sont mis à l'épreuve des données produites par ces deux types de source. Il apparaît indispensable non seulement de combiner ces trois modèles d'analyse, mais de les compléter par une meilleure prise en compte de la diversité des significations sociales et subjectives des notions de " travail " et de " santé ", et d'élargir les modèles d'analyse de leurs connexions, objectives comme subjectives. Le genre, notamment, définit de manière distincte le sens et la place du travail professionnel dans la vie. Les résultats invitent également à mieux prendre en compte le travail non seulement comme activité, mais comme statut social et économique ; et comme activité dont le sens et l'évaluation ne sont dissociables ni des contraintes et arbitrages de la vie quotidienne, ni des parcours sociaux qui sont associés au rapport subjectif à l'existence et donc à la santé elle-même : pouvoir d'agir, sentiment de réussite sociale.
|