Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9tqnR0xp. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif Déterminer dans quelle mesure les approches sous la direction des communautés appliquées dans la lutte contre l'onchocercose en Afrique pourraient efficacement intégrer d'autres interventions sanitaires qu'elles délivreraient ensemble. Méthodes Une étude expérimentale sur trois ans a été entreprise de 2005 à 2007 dans 35 districts sanitaires répartis dans sept sites de recherche au Cameroun, au Nigeria et en Ouganda. Sur chaque site, nous avons sélectionné au hasard quatre districts d'étude et un district témoin. Tous les districts disposaient de programmes établis de traitement par l'ivermectine et dans les districts d'étude, quatre interventions - supplémentation en vitamine A, utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide, prise en charge à domicile du paludisme et traitement de courte durée sous surveillance directe pour les patients tuberculeux - ont été progressivement intégrées au processus d'intervention sous directives communautaires (CDI). A la fin de chacune des trois années d'étude, nous avons réalisé des évaluations quantitatives de la couverture par les interventions et des coûts de délivrance, ainsi que des évaluations qualitatives du processus CDI. Résultats La couverture obtenue avec la stratégie CDI était significativement plus étendue que celle atteinte avec les autres stratégies de délivrance des interventions, et ceci pour l'ensemble des interventions à l'exception du traitement de courte durée sous surveillance directe. La couverture par les interventions visant le paludisme avait plus que doublé. Les coûts de délivrance des cinq interventions au niveau du district étaient plus bas dans les districts bénéficiant de la CDI, mais aucune différence de coût n'a été relevée au niveau de l'établissement de soins de première ligne. L'évaluation du processus a fait apparaître que : (i) la nature participative des processus était importante ; (ii) des problèmes récurrents d'approvisionnement en matériel d'intervention constituaient un obstacle majeur à la mise en oeuvre des interventions ; (iii) les communautés et leurs membres chargés de mettre en oeuvre les interventions étaient profondément impliqués dans le processus CDI ; (iv) les membres des communautés chargés de cette mise en oeuvre étaient davantage motivés par des incitations non matérielles que par des incitations financières externes. Conclusion La stratégie CDI, qui repose sur les principes de base des soins de santé primaire, représente un modèle efficace pour la délivrance intégrée d'interventions sanitaires appropriées au niveau communautaire, en Afrique.
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