Résumé :
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Le régime d'assurance chômage est fortement sollicité par la crise économique actuelle qui prive d'emploi un nombre croissant de salariés confrontés, bien involontairement, au chômage. Sur ce front, une hausse spectaculaire est attendue au cours de l'année 2009, l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unédic) prévoyant 400 000 chômeurs de plus d'ici la fin de l'année. Compte tenu du caractère alarmant de cette conjoncture, l'Unédic devrait activement contribuer à la gestion sociale de la présente crise pour en atténuer les conséquences sur les revenus des ménages. Autant dire que la réforme de l'assurance chômage, dont les négociations ont coïncidé avec l'extension de la crise, était fortement attendue pour faire face à ces défis. A cette dimension conjoncturelle, vient s'ajouter une nécessité plus structurelle. Le régime d'assurance chômage a partie liée avec deux régimes de solidarité, l'allocation de solidarité spécifique (RSA) et le revenu minimum d'insertion (RMI), bientôt transformé en revenu de solidarité active (RSA). Mais cette organisation indemnitaire à trois composantes a malheureusement pour spécificité de ne pas "faire système". En effet, chaque décision restrictive affectant les paramètres du régime d'assurance chômage se répercute de façon incontrôlée sur l'ASS et demain sur le RSA en reportant sur les départements le coût d'un chômage de longue durée. Aujourd'hui, le constat est sans appel pour le régime d'assurance chômage : il apparaît à la fois en déphasage conjoncturel, eu égard à la crise, mais également en déphasage structurel compte tenu des évolutions du marché du travail. A bien des égards, la nouvelle convention d'assurance chômage, signée le 19 février 2009 et entrée en vigueur le 1er avril dernier, est un accord a minima qui ne prend pas la peine de l'ampleur de la crise.
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