Résumé :
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Il est difficile d'entendre les violences de la maladie dans une société aseptisée qui fait de la santé une obsession et qui a tendance à évacuer ou à dissimuler les effets dévastateurs d'une maladie incurable, parce que c'est un échec insupportable du processus de guérison et de réparation de la vie. Pourtant, l'expérience de la maladie, même lorsque l'on s'en remet, bouleverse tous les aspects de l'existence du patient, son identité intime et sociale. Après la publication, dans le numéro précédent, d'un article sur "la médecine de l'incurable" qui réoriente les moyens et les fins de l'action thérapeutique, voici le point de vue d'une patiente. Dans un premier récit aussi bref que dense, Claire Marin raconte à la première personne le face-à-face d'une jeune femme avec une maladie incurable comme une expérience décisive de dépossession de soi. Cette dépossession est aussi la conséquence de traitements abrutissants et, de manière plus insidieuse, elle est aggravée par le pouvoir médical. Elle publie, par ailleurs, un ouvrage philosophique qui interroge de façon neuve les rapports de la médecine et de la philosophie avec la maladie.
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