Résumé :
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Depuis leur création en 1964, les agences de l'eau ont largement contribué à la politique française de l'eau et y ont pris une place prépondérante. Aujourd'hui, la politique française de l'eau est à la croisée des chemins. L'Europe joue un rôle grandissant et désormais incontournable. Une promesse d'étudier une directive cadre sur l'eau, a été demandée par la France, alors forte de trente années d'expérience, en 1995. Depuis l'année 2000, l'approbation de cette directive cadre impose une nouvelle approche commune à tous les Etats de l'Union Européenne, en vue d'aboutir à une amélioration générale de la qualité de l'eau, partout en Europe. Les collectivités locales doivent mettre sur pied ou améliorer leur assainissement collectif, l'industrie doit toujours mieux utiliser l'eau ; enfin, l'agriculture doit s'adapter à une nouvelle Politique Agricole Commune plus respectueuse de l'environnement en général et des ressources en eau en particulier. En 2008, la France assurera de nouveau la présidence de l'Union Européenne. Elle pourrait préconiser des solutions complémentaires et des évolutions efficaces, basées sur sa propre expérience. Encore faut-il qu'elle soit préparée à ce débat. Les agences de l'eau et l'ensemble de leurs partenaires -depuis l'Etat jusqu'aux particuliers- sont-ils prêts pour les nouveaux défis ? En cette année 2006, un projet de loi sur l'eau se propose de répondre à cette question et fait l'objet de discussions au Parlement. Apporte-t-il des réponses suffisantes? On peut en douter car les vraies questions ne sont pas posées : rôle des agences de l'eau, efficacité de la police de l'eau, nouveaux enjeux -eau et santé, changements climatiques-, place des acteurs dans les évolutions attendues. Les quelques propositions présentées ne veulent être que des signaux de départ ou des pistes de réflexion. Sans débat ouvert, il ne peut y avoir que repli sur soi-même et régression. La politique française de l'eau mérite-t-elle un pareil sort ?
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