Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9EER0xFD. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif Explorer la mortalité chez les femmes du Burkina Faso durant les 4 années suivant une complication obstétricale fatale évitée de justesse ("near-miss") et identifier les causes médicales, sociales et sanitaires du décès. Méthodes Au total, 1 014 femmes ont été recrutées après la sortie de l'hôpital et suivies durant 4 ans : 337 ont vécu des "near-miss" et 677 ont eu des grossesses sans complications. Des différences significatives de mortalité entre les groupes ont été identifiées en utilisant le test exact de Fisher. Les causes médicales du décès ont été identifiées à partir des dossiers médicaux et des données verbales d'autopsie ; les facteurs sociaux et de soins de santé liés au décès ont été constatés à partir d'entretiens avec les proches des femmes décédées. Résultats Durant les 4 années, 15 (5,3%) femmes sont mortes dans le groupe "near-miss" et 5 (0,9%) sont décédées après des grossesses sans complication (P<0,001). Plus de la moitié des décès après un "near-miss", mais aucun après un accouchement sans complications, étaient liés à une grossesse. Des facteurs indirects ont contribué à bon nombre de ces décès, en particulier les infections par le HIV. Les comptes rendus des proches font supposer que le coût élevé et la mauvaise qualité des soins de santé, un manque de suivi des soins et un besoin non satisfait de contraception ont contribué à la mortalité augmentée dans le groupe "near-miss". Conclusion Les femmes au Burkina Faso qui ont initialement survécu à une complication obstétricale évitée de justesse présentaient un risque accru de décès pour toute cause ou lié à la grossesse les 4 années suivantes. La probabilité de survie sur le long terme pourrait être augmentée en offrant un continuum de soins qui s'attaque aux causes indirectes et sociales des décès et complémente les soins obstétricaux d'urgence fournis par les programmes actuels de maternité sans risque.
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