Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA OY2QMR0x. Diffusion soumise à autorisation]. En 2002, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord a pris cinq initiatives pour renforcer les capacités de défense contre les armes de destruction massive, dont l'une concernait le développement d'un système de surveillance interopérable entre nations, apportant au commandement des informations en temps réel permettant de déclencher des alertes précoces. La réflexion faite en France pour optimiser le système de surveillance militaire, les contraintes méthodologiques ainsi que les premiers résultats sont présentés. Méthodes : Développer la surveillance en temps réel au sein des armées nécessitait de prendre en compte des aspects médicaux, technologiques, humains et organisationnels, mais également des contraintes spécifiquement militaires. Pour évaluer la validité de sa méthode, le service de santé des armées a fait réaliser un démonstrateur par l'Institut de médecine tropicale du service de santé des armées, mis en oeuvre en Guyane. Il a ensuite été déployé lors d'un exercice multinational. Résultats : La "surveillance spatiale des épidémies au sein des forces armées de Guyane" a été mise en place en 2004, constituée d'un réseau de recueil et d'un réseau d'analyse. Ce système permet la production automatisée en temps réel de tableaux de bord directement opérationnels pour le commandement. Le taux d'exhaustivité par rapport à la surveillance traditionnelle a été estimé à 104%. Il a permis à trois reprises d'identifier des épidémies avec plusieurs semaines d'avance sur les autres systèmes. Des limites ont été identifiées, comme l'utilisation des assistants personnels digitalisés. La participation à un exercice multinational a montré l'efficacité du système en détectant deux épidémies simulées, mais aussi son interopérabilité. Fin 2006, il a été décidé d'étendre le concept en déployant une seconde génération au sein des forces françaises à Djibouti. La prise en compte multithéâtres a été effectuée grâce au dispositif d' "alerte et surveillance en temps réel". Conclusion : Un système de surveillance en temps réel est un système d'alerte essentiel, qui n'est cependant qu'un instrument d'information dans l'activité complexe de pilotage de la situation sanitaire. Il doit entrer dans un ensemble de supports d'expertise de la situation, constitué également par la veille sanitaire, l'investigation épidémiologique et la prévision de l'évolution des phénomènes épidémiologiques. (R.A.).
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