Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS bOWT8R0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Nous avons évalué les soins pédiatriques dispensés dans 13 hôpitaux publics du Nord-est de la République-Unie de Tanzanie afin de vérifier la conformité du diagnostic et du traitement avec les directives actuelles en matière de soins. Méthodes : Nous avons recueilli des données sur une période de 5 jours dans chaque site où l'on avait recensé des consultations pédiatriques externes et nous avons extrait des dossiers des enfants dans les hôpitaux un relevé des soins. Nous avons recueilli d'autres données en examinant les rapports hospitaliers et les stocks de fournitures dans les salles. Résultats : Sur les 1181 consultations externes recensées, il était fréquent que des signes cliniques de base n'aient pas été contrôlés : par exemple, sur 895 enfants avec des antécédents de fièvre, la température n'avait été mesurée que dans 57% des cas et sur 657 enfants présentant une toux ou une dyspnée, on avait mesuré la fréquence respiratoire que chez 57 (9%) seulement d'entre eux. Sur 509 patients hospitalisés, le poids a été enregistré dans le dossier dans 250 cas (49%), la fréquence respiratoire dans 54 cas (11%) et l'état mental dans 47 cas (9%). Sur 206 diagnostics de paludisme, 123 (60%) avaient été établis en présence d'un résultat négatif de l'examen sur lame ou en l'absence d'un tel résultat et 44 (36%) des cas étaient traités par la quinine uniquement. Une malnutrition a été diagnostiquée chez 1% des enfants hospitalisés, alors qu'un nouveau calcul des z-scores évaluant l'état nutritionnel laissait prévoir une malnutrition aiguë sévère chez 5 à 10% de ces enfants. Aucun des hôpitaux ne disposait d'aliments appropriés pour de tels cas. Un dépistage du VIH/sida n'avait été pratiqué que chez 2 patients, alors qu'on peut s'attendre à ce qu'environ 5% des enfants hospitalisés soient infectés par le VIH dans cette zone. Conclusion : La médiocrité de l'évaluation clinique des enfants admis dans les hôpitaux pédiatriques est choquante et cette médiocrité s'accompagne d'erreurs de diagnostic et de traitement. Une amélioration de cette évaluation et de la tenue des dossiers est essentielle pour commencer à faire changer les choses, mais y parvenir sera très difficile.
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