Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS ntR0xqnn. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif Étudier la mortalité et le nombre de perdus de vue dans le cadre d'un programme conçu pour étendre le traitement antirétroviral (ART) des enfants infectés par le VIH en Côte d'Ivoire. Méthodes Entre 2004 et 2007, on a proposé gratuitement, dans 19 centres, à l'intention des enfants exposés au VIH, un dépistage sérologique de ce virus (un test d'amplification génique pour les moins de 18 mois) et un traitement ART. On a fait appel à un suivi informatisé pour déterminer : (i) le nombre d'infections à VIH confirmées, (ii) les pertes pour le programme (c'est-à-dire les morts et les perdus de vue) avant l'administration du traitement ART, (iii) la mortalité et les taux de perte pour le programme au cours des 12 mois de traitement ART, et (iv) les déterminants de la mortalité et des pertes pour le programme. Résultats L'analyse a porté sur 3876 enfants encore jamais traités par des antirétroviraux. Parmi les 1766 enfants atteints d'une infection à VIH-1 (dont 17% de moins de 18 mois), 124 (7,0%) sont décédés, 52 (2,9%) ont quitté le programme, 354 (20%) ont été perdus de vue avant la mise en route du traitement ART, 259 (15%) ont continué de recevoir des soins sans prendre d'ARV et 977 (55%) ont débuté un traitement ART (âge médian : 63 mois). Le taux de mortalité global au cours du traitement était significativement plus élevé pendant les 3 premiers mois qu'au cours des mois 4 à 12, soit 32,8 et 6,9 décès pour 100 enfants-années de suivi, respectivement. Les taux de perte pour le programme atteignaient approximativement le double des taux de mortalité et suivaient les mêmes tendances avec la durée du traitement. Les facteurs prédictifs indépendants de la mortalité à 12 mois sous ART étaient : rapport poids/âge avant le traitement en z-score<-2, pourcentage de lymphocytes T CD4+<10, stade clinique du VIH/sida selon l'Organisation mondiale de la Santé 3 ou 4 et taux d'hémoglobine<8 g/dl. Conclusion Le programme à grande échelle pour étendre le traitement ART pédiatrique en Côte d'Ivoire s'est révélé efficace. Néanmoins, ce traitement était souvent administré trop tard. La mortalité précoce et les pertes pour le programme avant et juste après la mise en route du traitement constituaient des problèmes majeurs.
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