Résumé :
|
En 1984, Michel Foucault présente ce qui sera son dernier cours au Collège de France. Il le consacre au "courage de la vérité", cette tâche commune au travail philosophique et politique. Il s'agissait d'interroger la fonction du "dire vrai" en politique, afin d'énoncer, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques, irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec l'étude du cynisme ancien, cette manifestation publique du vrai ne s'inscrit plus simplement dans la prise de parole risquée, mais se donne à voir dans l'épaisseur même d'une existence dramatisée par l'exigence de vérité. Le "cynisme" ne renvoie pas à un mépris des valeurs ou à un calcul froid et intéressé. En revenant à l'école cynique des Anciens, Foucault veut penser la mise en scène scandaleuse du vrai dans une vie décalée, autre, provocatrice. Qu'est-ce que la vraie vie ? Et pourquoi une vraie vie ne peut se réaliser que comme une vie autre ? Par là, Foucault propose, pour la première fois, une généalogie de l'artiste maudit, du révolutionnaire militant et du héros philosophique.
|