Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0x9L00A. Diffusion soumise à autorisation]. A mesure que la charge économique de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine et du syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/SIDA) augmente en Afrique subsaharienne, sa répartition au sein de la société se modifie. Le secteur privé a plus de latitude pour éviter le fardeau économique du SIDA que les gouvernements, les ménages et les organisations non gouvernementales, et de fait il se débarrasse systématiquement de cette charge. Parmi les pratiques courantes pour transférer la charge économique vers les ménages et les gouvernements figurent le dépistage à l'embauche, la réduction des indemnités versées aux employés, la refonte des contrats de travail, l'externalisation des tâches peu qualifiées, les coupes sélectives dans les budgets et les changements de technologies de production. Entre 1997 et 1999, plus des deux tiers des grands employeurs d'Afrique du Sud ont réduit leurs versements au titre de l'assurance-maladie ou ont augmenté les cotisations. La plupart des entreprises ont également remplacé les fonds de pension à rente définie, qui exposent l'entreprise à d'importants coûts annuels mais offrent un soutien durable aux familles, par des fonds à cotisation définie, ce qui élimine les risques pour l'entreprise mais profite peu aux familles de jeunes employés qui décèdent du SIDA. L'externalisation de tâches auparavant effectuées par des employés titulaires de postes fixes protège également l'entreprise contre le versement d'indemnités et les coûts de renouvellement du personnel, et permet de transférer aux ménages, aux organisations non gouvernementales et aux pouvoirs publics la responsabilité des soins aux travailleurs et à leur famille. Nombre de ces changements sont en fait des réponses à la mondialisation et auraient eu lieu même en l'absence de SIDA, mais sont catastrophiques pour les ménages d'employés atteints de VIH/SIDA. Nous estimons que le transfert de la charge économique du SIDA est une réponse prévisible de la part des entreprises, à laquelle les pouvoirs publics doivent réagir avec détermination. Les pays doivent décider clairement quelle est la part de responsabilité de chaque secteur, afin de parvenir à une répartition socialement souhaitable de la charge.
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