Résumé :
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[BDSP. Notice produite par OBRESA 8DlER0xE. Diffusion soumise à autorisation]. En 2007, le médecin français consacre chaque semaine 2,9 heures à la lecture des publications médicales. Cette durée moyenne varie selon la catégorie professionnelle : 2,7 heures pour les médecins libéraux, 3 heures en établissements non universitaires, 3,2 heures en centres de santé, 3,4 heures en CHU. Les généralistes lisent les publications médicales pendant 2,6 heures chaque semaine, mais les spécialistes enregistrent 3,1 heures. Il existe aussi une dimension démographique à ce sujet : les femmes lisent moins que leurs confrères (2,7 heures contre 3,1 heures) et les jeunes (2,4 heures) moins que ceux qui ont dépassé la mi-cinquantaine (3,3 heures). Durant les 30 dernières années, parallèlement à la réduction du temps de travail (de 52,9 heures en 1977 à 47,9 heures en 2007), on assiste à une diminution du temps de lecture médicale (de 4,3 heures à 2,9 heures). Mais alors que la semaine de travail s'est réduite d'un dixième, la semaine de lecture médicale a subi une amputation d'un tiers. De ce fait, le rapport "lecture/travail", qui est un marqueur intéressant des durées, a accusé une baisse. En 1977, pour 100 heures de travail, le médecin consacrait en moyenne plus de 8 heures à la lecture médicale. Aujourd'hui, il n'en consacre que 6. Sauf chez les médecins des centres de santé, ce marqueur a affiché une chute dans toutes les catégories de la profession médicale. Par exemple, dans les CHU, de 12,7% en 1977, il est descendu à 6,6% trente ans plus tard. Dans la médecine libérale, il a décroché de 7% à 5,3%. Le phénomène n'est évidemment pas étranger à l'expansion ultra-rapide des nouveaux canaux de communication dont la plupart n'exigent plus le papier comme support. La question est de savoir comment se restructure maintenant la panoplie des moyens de formation permanente du corps médical (FMC). L'enquête de 2007 montre que, aujourd'hui, les recours les plus fréquents s'adressent aux moyens suivants de FMC : la presse médicale (citée par 84% des médecins), les congrès médicaux (73% des médecins), la lecture de manuels (72%), l'usage de l'internet (66%) et les séances de FMC organisées par les associations professionnelles (51%). Dans la perspective de l'évolution depuis un quart de siècle, les deux faits les plus saillants sont l'explosion de l'internet et l'attirance de plus en plus forte exercée par les congrès médicaux qui n'occupaient qu'une place "moyenne" dans la panoplie de la FMC au début des années 80. Quant à la presse médicale et les manuels, ils demeurent aujourd'hui contre vents et marée aux premiers rangs de la panoplie. Le fait constitue sans nul doute un paradoxe, vu la forte réduction du temps de lecture médicale. On a l'impression que, tout en occupant une place importante, la chose imprimée n'est plus utilisée de façon approfondie comme autrefois, concurrencée qu'elle est par les nouveaux venus dans l'univers de la communication du savoir. (Résumé d'auteur).
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