Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS HFsmR0xs. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Étudier les facteurs associés au comportement des ménages face aux dépenses de santé dans 15 pays d'Afrique et fournir des éléments aux décideurs politiques pour concevoir des mécanismes de protection financière dans le domaine de la santé. Méthodes : Une série de régressions logit ont été pratiquées pour étudier les facteurs corrélés à une plus grande probabilité de vente de biens, d'emprunt ou de réalisation de ces deux opérations pour financer des soins de santé. Les effets partiels moyens pour différents niveaux de dépenses de soins hospitaliers ont été obtenus en déterminant les effets partiels pour chaque observation et en calculant la moyenne sur l'échantillon. Les données utilisées pour l'analyse étaient tirées de l'Enquête sur la santé dans le monde 2002-2003, qui avait recueilli des informations auprès des ménages sur la façon dont ils avaient financé les dépenses de santé à leur charge pendant l'année précédente. Les ménages ayant vendu des biens ou emprunté de l'argent ont été comparés à ceux ayant financé leurs dépenses de santé à partir de leurs revenus ou de leurs économies. Ceux ayant fait appel à une assurance ont été exclus. Aux fins de l'analyse, une valeur de 1 a été affectée à la vente de biens ou à un emprunt financier et une valeur de 0 au recours à d'autres mécanismes pour faire face aux dépenses. Résultats : La proportion des ménages ayant réglé leurs dépenses de santé par un emprunt ou la vente de biens allait de 23% en Zambie à 68% au Burkina Faso. En général, les groupes disposant des plus hauts revenus avaient une probabilité moindre d'emprunter ou de vendre des biens. En revanche, les mécanismes de réponse aux dépenses de santé variaient peu entre les quintiles de revenus inférieurs. Les ménages confrontés à des dépenses hospitalières importantes avaient une probabilité nettement plus forte d'emprunter ou d'appauvrir leurs actifs que ceux finançant des soins ambulatoires ou médicaux de routine, sauf au Burkina Faso, en Namibie et au Swaziland. Dans huit pays, pour le coefficient associé au quintile de dépenses hospitalières le plus élevé, on avait p<0,01. Conclusion : Dans la plupart des pays africains, le système de financement des dépenses de santé est trop faible pour protéger les ménages des dépenses catastrophiques. Le recours à l'emprunt ou à la vente de biens pour financer les soins de santé est une pratique courante. Des systèmes de prépaiement formels seraient utiles à de nombreux ménages et un réseau de protection sociale global pourrait contribuer à atténuer les effets à long terme de la mauvaise santé sur le bien-être des foyers et à réduire la pauvreté.
|