Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC sDnCR0xo. Diffusion soumise à autorisation]. Tandis que la psychiatrie diversifie ses missions auprès de la population générale, elle devient moins contenante et plus contraignante pour les malades. Ce constat légitime une réflexion sur les principes éthiques qui orientent l'action psychiatrique. L'objectif de ce travail est de saisir la manière dont l'activité quotidienne auprès des patients reflète une démarche éthique. Nous avons ainsi été conduits à proposer des références sur l'éthique en psychiatrie qui permettent d'interroger le soin institutionnel. Nous avons opté pour des entretiens semi-directifs auprès de 12 psychiatres hospitaliers auxquels nous avons dans un second temps restitué les résultats de l'enquête. Les données recueillies portent sur la description de leurs pratiques (hospitalières et ambulatoires) analysées en fonction des règles institutionnelles et cliniques susceptibles d'actualiser les principes d'autonomie, de bienfaisance et de non-malfaisance. Sont étudiées aussi leurs conceptions sur la finalité du soin, la définition du champ de la psychiatrie et l'évolution des pratiques. Un certain nombre de tendances ont pu être dégagées. La démarche éthique peut être considérée comme globalement remise en cause : parfois le patient n'est pas au centre des finalités du soin. Par ailleurs, dans certaines situations où les principes éthiques sont en tension, la hiérarchisation privilégie le principe de bienfaisance en excluant parfois les deux autres principes. Ainsi la dimension éthique du soin, à laquelle la psychothérapie institutionnelle avait sensibilisé les soignants, n'est plus implicite. La psychiatrie doit définir son champ de compétence et intégrer un questionnement éthique permanent autour de concepts qu'il faut aujourd'hui expliciter.
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