Résumé :
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Le PMSI nouveau est arrivé début juillet, juste avant les vacances, assez tôt pour que tout le monde soit au courant, mais assez tard pour qu'on n'ait pas le temps de l'explorer ni celui de réagir. Reste donc la rentrée, au milieu des projets de lois sur la délinquance, de la réforme de l'hospitalisation sous contrainte, des remue-ménage de la gouvernance et des crédits de FMC, reste donc à se pencher sur ce nouveau recueil, qu'on voit arriver avec méfiance, à en découvrir les tours et les détours, à en déjouer les pièges, à en pister les chausse-trappes. Que penser de ce RIM-P, de ses conséquences, de son utilisation ? Les vieilles angoisses nous assaillent, bien sûr. Le colloque singulier va-t-il résister aux écarts-types ? La déshumanisation du soin nous guette-t-elle derrière ces résumés de séquences ? Le sujet va-t-il se dissoudre quelque part dans les processeurs ? La psychiatrie française va-t-elle définitivement s'anéantir au fonds des unités centrales ? Bref, le RIM-P sonne t-il le glas du secteur, de notre discipline, de la psychanalyse et des hôpitaux publics ? Mais comment ne pas être plein de défiance envers un système qu'on nous impose comme ça, en catimini, après tant d'années de débats passionnés, d'expérimentations plus ou moins utiles, de travaux abscons, de controverses, d'échecs, d'espoirs ? Cinq ans ont passé, pour les régions expérimentatrices, cinq années de polémiques, de saisies laborieuses, de codages obstinés. L'épilogue de l'expérimentation tourne à la farce : le ministère finit lui-même par découvrir que son système est inepte, qu'il ne classe rien du tout. Oui mais voilà, que faire ? La T2A fait déjà trembler tous les budgets hospitaliers, partout les médecins-mutants de la gouvernance sont en ordre de marche, la bataille de l'hôpital-entreprise est quasiment gagnée. Que faire des hôpitaux psychiatriques ? Ne nous leurrons pas, notre sommeil ne sera plus très longtemps préservé et les grandes angoisses demeurent : la psychiatrie de secteur, pur joyau de l'humanisme français, sera-t-elle la dernière victime du désastre économico-informatique de la T2A convertie en VAP ou sombrera-t-elle dans les gouffres de la gouvernance et de la qualité ?
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