Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA GpR0xE98. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : Un excès de maladies psychotiques (dépression et troubles de la dépendance, principalement) a été rapporté chez les personnes emprisonnées par rapport à la population générale. Toutefois, l'impact de la prison sur la pathopsychologie des détenus a été rarement étudié. Objectif : Déterminer quels sont les troubles mentaux qui sont susceptibles d'augmenter ou de régresser à l'entrée en prison et selon la durée de l'incarcération. Méthodes : Deux échantillons de prisonniers français détenus dans des maisons d'arrêt ont été interviewés en utilisant une méthodologie identique. Le premier échantillon comportait 267 nouveaux arrivants. Le second était un échantillon aléatoire de 450 détenus. Les diagnostics ont été posés à l'aide d'une méthodologie éprouvée : chaque prisonnier a suivi un entretien avec deux cliniciens durant deux heures. Un des cliniciens a utilisé un questionnaire standardisé qui produit des diagnostics de type DSM IV (MINI plus V 5.0) ; le second clinicien a complété la procédure avec un entretien clinique ouvert. Le diagnostic final a été obtenu par un consensus entre les deux approches. Des régressions logistiques multiples ont été utilisées afin de prendre en compte les facteurs de confusion potentiels. Résultats : La prévalence des troubles mentaux en prison est nettement plus élevée que celle de la population générale, cela même pour les nouveaux arrivants (trouble dépressif majeur : 24,7 % ; trouble de la dépendance : 17,6 % et schizophrénie : 4,1 %). Les troubles de la dépendance à l'alcool sont significativement plus fréquents dans l'échantillon de nouveaux arrivants (OR 1,84 [1,01-3,51]). Aucune différence significative n'a été mise en évidence pour les troubles de la dépendance aux substances. Les troubles psychotiques sont significativement moins fréquents à l'entrée en prison, notamment les troubles délirants (OR 0,29 [0,08-0,98]). Conclusion : Cette étude montre le contraste des effets de l'emprisonnement sur la psychopathologie : les troubles de la dépendance sont significativement plus fréquents pour les nouveaux arrivants quand la fréquence des troubles délirants est moins fréquente. Les détenus pourraient recevoir une aide adaptée pour soulager ces pathologies. (résumé d'auteur).
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