Résumé :
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En psychiatrie, la classification n'est jamais seulement " objective " ou " objectivante ". La différence entre le XIXe et le XXIe siècle pourrait sur cette question au moins rendre sensible le fait que la classification en psychiatrie n'est pas objective pas seulement pour des raisons " scientifiques ", pas seulement pour des problèmes de variables difficiles à objectiver, mais aussi pour des raisons structurelles. Pour le dire rapidement, la taxinomie en psychiatrie n'est pas seulement " constative ", elle est aussi " performative ", et le " mot " contribue à façonner la " chose " qu'il ne fait pas que nommer. En psychiatrie, la classification a un effet dans la manière de concevoir le symptôme et, partant, de le " traiter ". Et ainsi, en un sens, la classification fait déjà partie du traitement. Cela est d'autant plus à considérer qu'en psychiatrie très souvent les classifications sont " ontologiques " : elles déterminent et définissent, bon gré mal gré, les personnes et non seulement les maladies : on dit " il a un cancer ", et on dit " il est bipolaire, schizophrène, toxicomane, obsessionnel, phobique ", etc. La nouveauté proposée pour la révision et la mise à jour de la CIM consiste en la participation des usagers dans la définition des entités et, conséquemment dans l'impact de la classification sur les systèmes de santé publique nationaux.
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