Résumé :
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Une France inquiète, une situation atone, un processus communautaire ralenti, l'année 2005 n'aura guère brillé par son dynamisme. Après un débat passionné, les Français rejettent par référendum le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Rejet perçu comme une catastrophe par les partisans du texte et les partenaires européens mais qui révèle surtout un manque de confiance dans l'avenir, un fort mécontentement et des attentes multiples auxquelles un Etat appauvri ne peut plus répondre. Le 29 mai 2005 ne serait-il pas un prolongement du 21 avril 2002 ? Le "Non" au Traité aura pour conséquence l'arrivée d'un nouveau Premier ministre au discours volontariste et mobilisateur mais qui doit se garder du parti majoritaire, plus que de l'opposition parlementaire en manque de projet. Un "Non" qui, soudainement, aura un écho, cinq mois plus tard, quand les banlieues des grandes villes françaises connaîtront deux semaines d'émeutes. Sombre tableau qui ne doit pas faire oublier que, dès l'automne, les signes d'une embellie économique apparaissent. Que l'Europe, dont ce n'est pas la première crise, est loin d'être en panne, que la France, dont la diplomatie fait preuve d'un dynamisme reconnu, n'y est pas isolée ; que, dans l'hexagone, les projets ambitieux ne manquent pas, sous-tendus par des débats vifs, parfois dérangeants, non dénués d'arrière-pensées politiques ; n'est-ce pas déjà le signe d'une vitalité retrouvée ?
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