|
Résumé :
|
Ce cahier spécial que Management & Avenir consacré au Management des seniors, constitue le prolongement de la journée AGRH et rassemble une sélection de cinq communications proposées lors des réflexions des chercheurs et des professionnels. L'article collectif des chercheurs du CEREGE dans le cadre picto-charentais met en évidence l'absence de politique générale et d'anticipation des firmes ainsi que la permanence d'une gestion au coup par coup, probablement issue de la prégnance d'un modèle taylorien ou post-taylorien d'organisation du travail, mais aussi de l'opportunisme des firmes qui ont compris comment utiliser les différents dispositifs de mesure d'âge. En tout état de cause, les pratiques des entreprises comme les dispositifs institutionnels ont pour fondement sous-jacent des représentations sociales des seniors. Trois articles abordent le sujet. Natacha Pijoan étudie la façon dont les seniors sont perçus par des directeurs d'établissements et s'appuie dans ce but sur la méthode des cartes cognitives idiosyncrasiques. Elle montre que les perceptions des seniors ne sont pas dissociées des représentations des autres catégories de population, des jeunes notamment. Cet ensemble de perceptions a des effets sur les pratiques de maintien dans l'emploi et/ou d'exclusion. Jean-Yves Duyck et Serge Guérin analysent également les représentations en se plaçant du point de vue des salariés, c'est-à-dire celles que les seniors ont d'eux-mêmes. A partir d'une typologie sur des axes d'inclusion / exclusion et de passivité / volontarisme, ils montrent que les seniors n'ont pas tous, les mêmes représentations négatives que les employeurs ont sur eux, mais qu'en même temps, ils finissent aussi par être contaminés par l'idéologie ambiante. Eléonore Marbot éclaire le lien entre les représentations que les seniors ont d'eux-mêmes et les pratiques des entreprises. Ces dernières influencent de manière décisive la façon dont les seniors conçoivent leur fin de carrière. L'auteur en précise les conditions organisationnelles : certaines pratiques de management favorisent leur maintien en poste quand d'autres favorisent leur départ en donnant plus d'acuité au sentiment de vie professionnelle. Ce sont dans ce cas, les pratiques discriminatoires à l'égard de l'âge qui sont ici pointées du doigt. On l'a bien compris, c'est bien la place que " les entreprises et la société entendent réserver aux salariés vieillissants " qui importe. Ce qui est en jeu, dans la firme comme dans la société, c'est un changement radical des mentalités, tant on peut considérer qu'il n'existe guère de fatalité destructrice liée au vieillissement de la population, comme de nombreux autres pays l'ont montré (Japon, Etats-Unis, Europe du nord etc.). Ce cahier apporte des éléments de réponse.
|
