Résumé :
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Depuis le XIXe siècle, aussi bien l'organisation administrative et juridique que la maîtrise des disciplines scientifiques et techniques, ont fait progresser considérablement la propreté des villes occidentales. Aujourd'hui, le défi de la propreté a changé de nature : il n'est (presque) plus technique, mais démocratique : une ville propre est une ville sûre, bien entretenue, où l'on est traité avec prévenance. Cet agrément de la ville donne le sentiment qu'il y a un "maître des lieux", vigilant, compétent, prévenant, mandaté par les citoyens pour que tout fonctionne bien. Qu'il manque un seul élément parmi les quatre : sécurité, propreté, maintenance, et le doute s'installe sur la présence ou l'aptitude du "maître des lieux" à gérer la vie en commun. Les citoyens qui ont mandaté ce pouvoir ne lui font plus confiance, et certains d'entre eux se sentent autorisés ou encouragés à enfreindre les règles sur lesquelles est fondée l'harmonie de la vie collective. Donc, les deux éléments de la démocratie, le peuple souverain et les autorités auxquelles il délègue son pouvoir, ne se font plus confiance et l'intérêt général est compromis : la crise de la démocratie est visible dans la rue. Une ville malpropre révèle un mauvais fonctionnement de la démocratie. (R.A.).
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