Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA GCR0xjBA. Diffusion soumise à autorisation]. Dans le contexte de développement de réseaux de santé institutionnalisés, il nous a semblé utile d'étudier les réseaux de soins informels en tant que réseaux d'acteurs sociaux, et plus précisément la nature des relations qui unissent les différents acteurs du secteur libéral des soins autour des médecins généralistes communément admis comme les acteurs "pivots" du système. Enquête de terrain (ethnographie fondée sur l'observation directe et l'entretien) s'est déroulée d'octobre 2002 à avril 2004, en région PACA. Dix monographies de cabinets de médecine générale ont été réalisées en zone rurale et semi-rurale, suivies d'une étude de terrain auprès des réseaux de soins informels identifiés. Il existe un cadre culturel commun à tous les professionnels libéraux constitué d'un triple idéal (le travail en équipe construit sur le modèle hospitalier, l'autonomie professionnelle et les approches relationnelles avec les patients) qui ne correspond pas aux pratiques de terrain. En effet, des mécanismes de régulation maintiennent l'équilibre des interrelations entre les groupes en limitant/favorisant les échanges et les stratégies d'alliance complexes : (1) règles de la disponibilité (à l'égard des patients ou entre professionnels), de l'obligation d'échange d'informations sur le patient, du retour du patient, de l'obligation de communiquer ; (2) des contraintes plurielles (superpositions de territoires professionnels, concurrence) ; (3) des besoins réciproques de décharge (émotions liées à l'activité professionnelle), de partage (décisions, responsabilités), de délégation (d'actes, de clientèles), de se prémunir contre le risque social et juridique en créant des relations de confiance. Ces relations de confiance reposent elles-mêmes sur des logiques plurielles (affinitaire, de solidarité, de la similitude). L'étude montre en outre la place et le rôle majeur du patient, souvent mésestimés. Or, le patient est parfois le principal organisateur des réseaux, il effectue un travail important d'articulation entre les soignants et de transfert de l'information (sur son diagnostic ou son traitement et "sur" les professionnels). L'étude montre qu'aucun professionnel n'a de vision transversale de la prise en charge du malade du fait de la méconnaissance du travail de l'autre, des cloisonnements symboliques entre groupes professionnels, et des difficultés rencontrées (charges de travail en particulier).
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