Résumé :
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Le développement d'une psychopathologie des addictions est lié à une impasse théorique et empirique dans l'étude des phénomènes de dépendance et à la nécessité de conceptualiser les processus addictifs communs sous-jacents à ces conduites. Mais l'extension actuelle du champ d'application des addictions et des difficultés d'ordre taxinomique signalent la fragilité de ce concept en psychopathologie. Sa validité ne pourra être soutenue que si d'une part des processus communs peuvent être dégagés, en deçà de l'hétérogénéité des conduites addictives et d'autre part, si ces processus addictifs communs sont replacés au sein des modes variables de fonctionnement et d'organisation de la personnalité. L'intérêt du concept d'addiction en psychopathologie réside donc dans l'éclaircissement de la double référence qui est celle de l'unicité des processus addictifs et de la multiplicité des organisations de la personnalité, dans lesquels ces processus sont à l'oeuvre. Cette double référence ouvre la voie à une analyse de la complexité des liens entre les conduites addictives et la personnalité, en terme de fonctionnalités addictives. Cette position épistémologique à des conséquences méthodologiques directes, liées notamment à la possibilité dans les recherches cliniques d'opérationnaliser les niveaux d'observation et de différencier les niveaux d'analyse en jeu dans l'addiction, afin d'en évaluer les relations de continuité/discontinuité.
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