Résumé :
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Chercher à définir la nature du soin lorsqu'on est soignant, c'est inévitablement revenir aux sources même de son engagement professionnel. Le soin constitue alors une forme d'impératif moral, une exigence vis-à-vis de soi-même qui nous pousse à répondre activement et sans condition à l'appel de celui qui souffre et demande de l'aide. En ce sens le soin s'apparente à une morale et un agir. Une morale, car par sa nature désintéressée le soin se définit comme l'expression de notre humanité. Il constitue ainsi une forme essentielle de don. Un agir car ce don pour autrui n'a de sens que s'il se traduit en actes. Pour cette raison le soin est clairement une praxis. En permettant au sentiment de s'ajouter à la raison, le soin peut donc se définir comme un agir compassionnel. En tendant à faire du malade un simple objet de soin, l'évolution des techniques médicales qui s'accompagne d'une rationalisation des pratiques va totalement à l'encontre de la nature profonde du soin.
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