Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xhls3E. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Évaluer l'impact de la pandémie de VIH/Sida sur l'immunité de la population vis-à-vis du virus rougeoleux acquise grâce au vaccin. La suppression de la transmission du virus de la rougeole dans des zones géographiques étendues exige des niveaux d'immunité élevés dans la population et l'infection à VIH peut réduire l'efficacité de la vaccination antirougeoleuse. Méthodes : Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature pour évaluer les principaux paramètres conditionnant l'impact potentiel de l'infection à VIH sur l'épidémiologie de la rougeole en Afrique sub-saharienne. Ces paramètres comprenaient la prévalence du VIH, la mortalité infantile, les taux de transmission périnatale du VIH et les réponses immunitaires protectrices à la vaccination antirougeoleuse. Les auteurs ont introduit les estimations de ces paramètres dans un modèle simple, applicable à des régions où le VIH est fortement prévalent, pour évaluer l'impact potentiel de l'infection à VIH sur l'immunité de la population vis-à-vis de la rougeole. Résultats : Le modèle laisse à penser que la pandémie de VIH/Sida ne devrait pas opposer un obstacle insurmontable à la lutte contre la rougeole et à son élimination, du fait, en partie, de la compensation des taux plus élevés d'échec vaccinal primaire et secondaire chez les enfants séropositifs par le taux de mortalité plus important de ces enfants. La pandémie de VIH/Sida serait susceptible d'entraîner une augmentation de 2 à 3% de la proportion de la cohorte de naissance vulnérable à la rougeole et des activités de vaccination supplémentaire plus fréquentes pourraient être nécessaires pour lutter contre cette maladie ou l'éliminer. D'après le modèle, le facteur influant le plus fortement sur l'intervalle optimal entre les activités de vaccination supplémentaire serait le taux de couverture par la vaccination antirougeoleuse systématique. Ce serait l'absence d'une deuxième chance de vaccination qui entraînerait la plus forte augmentation du nombre d'enfants vulnérables. Conclusion : Ces résultats contribuent à expliquer le succès initial des efforts d'élimination de la rougeole en Afrique australe, où l'on est parvenu à circonvenir la rougeole dans un contexte de forte prévalence du VIH.
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