Résumé :
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[BDSP. Notice produite par CREDES R0xQWvDK. Diffusion soumise à autorisation]. Cet article analyse les données concernant la vie sexuelle avant leur incarcération de détenus admis entre décembre 1995 et mars 1997 au centre pénitentiaire de Marseille (520 hommes et 54 femmes majeurs). Comparés à la population générale, les détenus sont plus jeunes, plus souvent célibataires, moins diplômés, et plus souvent sans emploi avant l'emprisonnement. Ils ont commencé leur vie sexuelle plus tôt, ont été victimes de viols et ont eu recours à la prostitution plus souvent que les adultes en général. Le partenariat multiple est pour eux plus fréquent, et le répertoire des pratiques sexuelles plus diversifié. Des constats analogues se dégagent lorsque les détenus incarcérés plusieurs fois sont comparés à ceux incarcérés pour la première fois. En outre, les détenus incarcérés plusieurs fois sont plus souvent utilisateurs de drogues injectables, séropositifs pour le VIH, et il en va de même pour leur dernier partenaire sexuel. En contrepartie, ils ont plus fréquemment eu recours à un test de dépistage pour le VIH et utilisent davantage de préservatifs, tout comme l'ensemble des détenus comparés à la population générale. Après prise en compte de ces comportements préventifs, on montre que le risque de transmission sexuelle du VIH est plus élevé chez les multi-incarcérés que chez ceux incarcérés une seule fois. Dans un contexte de plus grande vulnérabilité sociale et sexuelle, les détenus ont un risque d'exposition et de transmission sexuelle du VIH supérieur à celui de la population générale. Le nombre d'incarcérations est un bon marqueur du degré de vulnérabilité et du risque (Résumé d'auteur). Cet article alimente le dossier de ce numéro sur les méthodes de collecte et d'analyse pour les enquêtes.
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