Résumé :
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Pendant près d'un demi siècle, le financement de la sécurité sociale a reposé quasi-exclusivement sur des cotisations, calculées en fonction du salaire, versées par les salariés et les employeurs. La gestion de ce système était assurée par les partenaires sociaux sur la base du paritarisme et placée sous le contrôle de l'Etat. Ce dernier prenait, en principe, directement à sa charge les dépenses relevant de la solidarité nationale, lesquelles étaient financées par l'impôt. Cette distinction, à l'origine essentielle, entre logique de l'assurance et celle de la solidarite n'a plus guère de fondement. La fiscalisation croissante des recettes sociales et la multiplication des exonérations de cotisations au cours de la dernière décennie ont bouleversé les modes de financement. Par ailleurs, en marge du système de multiples fonds de financement, alimentés par diverses impositions, ont été créés pour faire face à des dépenses spécifiques. Il en est résulté une complexité telle des mécanismes de financement et des transferts financiers que même les spécialistes ont du mal à s'y retrouver et à savoir exactement comment sont alimentees les différentes catégories de dépenses. Une telle situation peu démocratique, entraîne une dilution des responsabilités. Une clarification apparaît indispensable. Elle implique sinon un big-bang, car la spécificité du système français de sécurité sociale mérite d'être conservée, du moins une réforme en profondeur.
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